Comment gérer une rupture quand on est dans la même classe ?

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Publié le 07/02/2013 par TRD_import_VirginiePlaut , Mis à jour le 02/10/2023 par TRD_import_VirginiePlaut
Vous et votre cher(e) et tendre dans la m eme classe ? Sur le coup l'idee vous a paru excellente. Se voir tout au long de la journee, quel reve. Mais maintenant que Cupidon a change de cible, vous vous en mordez les doigts. Rassurez-vous, vous allez y survivre.

« C’est comme un couteau qu’on remue encore et encore dans une plaie » assure Aminata, étudiante en 2ème année de DUT GEA à Paris. Elle et son ancien petit ami Alexis se sont rencontrés au début de leur année de terminale. « Ça a été le coup de foudre, assure-t-elle. On partageait tout. On était ensemble toute la journée, après les cours on révisait ensemble… Et évidemment, on se voyait le week-end et pendant les vacances ».

Aminata : « Je l’avais tous les jours en face de moi »

Un an et demi plus tard, la jeune femme tombe des nues lorsque celui qu’elle prenait pour l’homme de sa vie lui annonce qu’il ne l’aime plus. « Tout s’écroulait, avec lui je faisais des projets d’avenir… Et le pire de tout, c’est que tous les jours je l’avais en face de moi en classe. Impossible d’essayer d’oublier. » Aminata ne supporte pas la situation, elle passe son temps à pleurer, ne dort plus, ne mange plus.  » J’étais dans un état lamentable , se souvient-elle. Tous les autres élèves me regardaient avec pitié. » Evidemment elle néglige son travail scolaire. « J’étais incapable de me concentrer. Les résultats de mes partiels de fin de ma première année de DUT ont été une catastrophe. Le pire, c’est que le redoublement n’était pas forcément accordé de plein droit. Quand j’ai compris que j’allais peut être gâcher mon avenir, j’ai décidé de me reprendre en main. » Aminata est allée voir la responsable de la scolarité en lui expliquant la situation, elle a obtenu le droit de refaire une première année : « Le bon côté des choses, c’est que lui est passé en 2nde année , on allait enfin être séparés. Mais j’ai perdu une année. »

Se faire aider quand la douleur est trop grande

Véronique est CPE dans un lycée dijonnais. Ces chagrins d’amour au sein d’une même classe, elle en connait chaque année. « Régulièrement, je suis alertée par un professeur, explique-t-elle. Sans le montrer, les enseignants remarquent les petits couples qui se forment dans leur classe ou même dans le lycée. Quand deux jeunes qui étaient collés l’un à l’autre ne sont plus jamais ensemble, il est facile de tirer des conclusions. Et quand l’un des deux anciens amoureux a l’air d’être particulièrement affecté, il nous le signale. » Si la conseillère se rend compte que la détresse d’un de ses élèves persiste, elle intervient : « La plupart du temps, le malaise se dissipe un peu au bout de quelques jours, mais il m’est arrivé d’avoir dans mon bureau des jeunes en larmes plusieurs semaines après la rupture. Je commence par discuter avec eux, j’essaie de les aider à relativiser. Je me souviens d’une jeune fille complètement dévastée, encore deux ou trois mois après. Il faut dire que son ancien petit ami s’exhibait toute la journée avec sa nouvelle conquête, elle aussi dans la même classe. J’étais vraiment inquiète pour sa santé. J’ai contacté ses parents , nous avons convenu ensemble d’être particulièrement vigilants et de l’orienter vers un médecin pour qu’il puisse l’aider. Nous étions à la fin de l’année scolaire. A la rentrée en septembre, elle a changé d’établissement pour cette raison. C’est une solution extrême mais ça a été vraiment salutaire pour elle ».

Clément : « J’ai changé de classe en plein milieu de mon année de terminale »

Clément a lui aussi vécu cette expérience difficile.  » Notre rupture a été assez violente , je ne l’acceptais pas », reconnaît-il. « Ça s’est passé un peu avant les vacances de Noël. Cela faisait deux ans qu’on était ensemble, on parlait de s’installer tous les deux après le bac. Alors je n’ai pas compris. » La situation dégénère en conflit ouvert : « on en était presque à s’insulter en plein cours. C’était pathétique. » Finalement, à la rentrée de janvier, il prend une décision :  » Je suis allé voir ma prof principale , je lui ai dit que c’était trop dur pour moi de retrouver mon ex tous les jours dans ma classe et qu’ il fallait que je change de classe. Elle a compris et elle en a fait elle-même la demande à l’administration du lycée. C’était risqué en pleine classe de terminale, mais j’étais certain qu’en la côtoyant tous les jours j’allais rater mon bac. Là, j’évitais de la croiser aux pauses et finalement la douleur s’est apaisée. J’ai eu mon bac, je suis parti en fac de droit… et je ne l’ai plus jamais revue. Trois ans après, je suis complètement guéri ! »