Comment gérer le handicap à l’université ?

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Publié le 09/10/2017 par TRD_import_GuillaumeMollaret ,
Pas toujours simple de faire des connaissances quand on arrive dans une nouvelle ville pour ses études. Si un handicap physique s'ajoute à cet inconnu, c'est encore moins évident. Trendy est allé à la rencontre de deux jeunes handicapés qui ont accepté de donner leurs conseils pour s'intégrer.

1. Ne pas rester entre étudiants handicapés

« Je suis déficient visuel. Aussi, mon conseil numéro 1, c’est ne pas rester avec des aveugles. » Julien est étudiant en journalisme à Studio École de France à Issy-les-Moulineaux et selon lui, « quand on est entre nous, la mentalité est trop fermée et la différence trop marquée. » Seul étudiant handicapé dans une école comptant près de 300 élèves, Julien puise dans sa propre expérience pour tirer cette réflexion. Originaire de Marseille, il a passé deux ans dans un institut spécialisé où, intellectuellement, il ne s’est pas retrouvé, raison pour laquelle il a souhaité réintégrer rapidement un milieu scolaire ordinaire.

2. Suivre des études adaptées à son handicap

Bilal prépare le concours pour devenir expert-comptable. Lui aussi souffre de déficience visuelle. Un handicap qui, pendant quelques années, s’est aussi cumulé à un handicap linguistique puisque Bilal est turc. « La profession que je veux exercer est compatible avec mon état. Il faut beaucoup de motivation et de volonté pour surmonter les obstacles qui sont face à nous. C’est pourquoi, choisir des études accessibles à nos capacités physiques est indispensable », conseille-t-il.

3. Si possible, faire le choix de petites promos

Julien et Bilal en conviennent : pour réussir son intégration dans une classe, faire partie d’une petite promo est un meilleur gage de réussite. « À la fac, on est anonyme. Déjà que le handicap fait peur aux autres… mieux vaut évoluer dans une classe réduite », estime Bilal. Cette proximité incite à aller les uns vers les autres. « J’ai, à l’exception de deux années, toujours évolué en milieu ordinaire. Je suis habitué à être social. Il faut se montrer volontaire, insiste Julien. Il faut aller vers les autres dès le début de l’année, car c’est à ce moment-là que se forment les groupes… Et une fois qu’ils sont faits, c’est toujours plus dur de les intégrer », ajoute également Bilal.

4. Être concentré et toujours préparé

« Mon iPhone m’est indispensable », reconnaît Julien. Quand il se rend dans un endroit inconnu, l’étudiant en journalisme utilise le GPS pour se repérer. « L’appli Voice Over (une synthèse vocale à base de gestes, NDLR) me permet de m’orienter, de repérer un passage piéton. Quand on ne connaît pas le lieu où l’on va, cela demande de la préparation. Il faut étudier son parcours, les différentes lignes à emprunter. Il faut le visualiser comme un commandant de bord le fait dans l’aviation, » prévient Julien qui ajoute : « Il y a, avant d’être autonome, une artillerie de techniques à assimiler. Pour les développer, il est indispensable d’ accroître ses capacités de concentration. »

5. Assumer son handicap

La chose vaut pour tous, handicapé ou non… Il faut s’assumer tel que l’on est ! « Le handicap ne doit pas être le seul sujet de discussion sur lequel on est capable de s’exprimer. Je préfère pour ma part l’aviation et la politique. » Ne parler que de cela serait une façon de se réduire à une déficience aux yeux des autres. Ce que Bilal résume d’une phrase qui vaut pour tous : « Il faut avoir confiance en soi, c’est le plus important. »

Article publié en juillet 2015.

Contact utile

La FEDEEH (Fédération Étudiante pour une Dynamique Études et Emploi avec un Handicap) rassemble des bénévoles issus d’associations étudiantes dédiées au handicap, de son réseau social d’étudiants et de diplômés handicapés. Elle se donne pour mission d’optimiser, à travers un engagement étudiant pérenne les conditions de formation et d’insertion professionnelle des jeunes handicapés.

www.fedeeh.org