Comment annoncer à mes parents que je me suis fait exclure ?

No thumbnail
Publié le 17/10/2014 par TRD_import_SamanthaCorti ,
Ê tre renvoye d'un cours quand vous etes au college ou au lycee est une experience que vous aimeriez eviter. Surtout parce que, parfois, l'annoncer a vos parents se revele une tache tres difficile, sinon insurmontable. Comment reagir ? Comment leur en parler ? Une professionnelle vous donne quelques pistes a suivre pour faire face a cette situation dans les meilleures conditions.

Un moment… difficile à passer ! ©PlainPicture

L’exclusion de la classe n’est pas une situation improbable ni irréversible. Béatrice Giraudeau, coach thérapeute à Paris et en région parisienne, vous donne ses pistes et ses stratégies pour oser le dire.

Quand je sais que je vais être exclu, que dois-je me dire ?

Béatrice Giraudeau rappelle que le contexte de chaque personne est déterminant. L’interrelation, votre rapport à vous-même, à vos parents et à vos professeurs sont des facteurs importants et il n’y a pas de « conseils » mais des « pistes » à expérimenter. « Ces situations difficiles sont naturelles et vont permettre au jeune d’avoir une expérience » , ajoute-t-elle.

Si votre exclusion est exceptionnelle, Béatrice Giraudeau vous invite à revenir sur les faits et à vous questionner : « Quelle est ma part de responsabilité ? Qu’est-ce que je ressens comme émotions ? Colère, tristesse, déception, injustice ? » Une fois que vous vous êtes posé ces questions et que vous avez décortiqué les circonstances de l’événement, si vous ressentez de l’injustice et de la colère, la coach vous propose la piste de la « lettre de colère ». C’est-à-dire « une lettre que vous allez écrire pour évacuer votre colère contre vos parents, contre le système ou même contre vous-même. Cette lettre, que vous garderez pour vous et que vous déchirerez après, est un moyen d’évacuer et peut-être de mieux comprendre la situation », explique-t-elle.

Si l’exclusion est devenue en quelque sorte « récurrente », qu’elle résulte d’un « comportement », Béatrice Giraudeau vous invite à revenir sur les faits précis de la situation : « qu’est-ce qu’il s’est passé ? » Puis, demandez-vous : « Quelle est mon implication ? Quelle est la part de chacun des acteurs ? » En effet, il est important d’analyser la situation et de mieux vous comprendre en vous interrogeant : « Qu’est-ce que ça m’apporte ? Est-ce une manière de m’affirmer ? Est-ce un moyen pour que l’on fasse attention à moi ? » Pour en arriver à : « Est-ce que ça fonctionne au final ? »

D’autres questions à aborder également : « Qu’est-ce que mes parents, mes professeurs, pensent de moi ? ». « Si on vous répète à longueur de journée, que vous êtes fainéant, nul ou bon à rien, vous pouvez vous dire : ‘Peut-être que je leur donne raison en agissant comme ça’ , et, à ce moment-là, dites-vous qu’il y a une différence entre ce que vous voulez et ce que vous faites. »

Comment dois-je l’annoncer à mes parents ?

Dans les deux cas (situation exceptionnelle ou pas), la coach thérapeute explique qu ’il faut « afficher plutôt que dissimuler ». « Dissimuler ne fera qu’attiser la colère des parents qui se sentiront parfois doublement déçus : déçus par l’exclusion mais aussi par ce qu’ils prendront comme une trahison », expose-t-elle. Elle évoque ainsi la « technique du pare-chocs » qui consiste à « afficher » en disant : « J’ai quelque chose à vous dire, je sais que vous allez être déçus ou en colère, je comprends, vous pouvez être en colère, moi aussi je le suis. » Mais c’est une stratégie et non une soumission : « Vous coupez en quelque sorte l’herbe sous le pied de vos parents ; vous prévenez en affichant ce que vous craignez, vous ne vous soumettez pas. « 

Si vous êtes vraiment tétanisé à l’idée de l’annoncer à vos parents, Béatrice Giraudeau vous propose une autre stratégie : « se préparer au pire ». « Dans la peur, il y a une part de fantasme, on s’imagine beaucoup de choses. Se préparer au pire c’est se demander ‘qu’est-ce qu’il pourrait se passer’, se dire ‘au pire je me fait engueuler’ … Et parfois, se rendre compte que ce n’est pas si grave que ça. »

Comme le rappelle la thérapeute, dans tous les cas, il est préférable de vous responsabiliser, de reconnaître, d’afficher, d’expliquer et de nommer votre mal-être , « cela permet d’éviter un bras de fer entre vous et vos parents ». Ces stratégies sont à expérimenter : « Tant que vous n’aurez pas essayé, vous ne pourrez pas savoir comment vous comporter », ajoute-t-elle. Il en est de même pour les parents : ils ont aussi leur part de responsabilité et doivent adopter des stratégies de leur côté pour mieux appréhender ces situations compliquées.

♦ Pour en savoir plus, rendez-vous sur le blog de Béatrice Giraudeau :

Sculptersavie