Breaking BD : 3 albums où la ville ne fait pas de quartier

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Publié le 03/03/2017 par TRD_import_NatachaLefauconnier ,
Découvrez trois bandes dessinées dans lesquelles la ville, ses quartiers, sa banlieue, sont au cœur du récit. Si les héros ou héroïnes accaparent notre attention, une bonne histoire tient aussi à la qualité de son décor !

Dans ce nouveau Breaking BD, une sélection de bandes dessinées où les quartiers de la ville ne sont pas cantonnés à l’arrière-plan. De Lyon à Los Angeles, en passant par une bourgade provinciale, les personnages sont à la croisées des chemins.

Tu sais ce qu’on raconte…

Dans toute la ville, une rumeur se répand depuis le café « Au Marly ». Le patron du bar, Bernard, raconte à un client qu’il a servi la veille le môme Gabory. Or, ce jeune homme a dû quitter la ville quelques années plus tôt, à la suite d’un drame qui a choqué toute la population.

Le bruit *court les rues qu’il est de retour…* Chacun a son opinion sur l’affaire et ne manque pas de la donner.

Un très bel album qui exploite avec brio la thématique de la rumeur , avec un rythme et un suspense bien menés. Les personnages sont admirablement croqués, sans complaisance mais avec beaucoup de tendresse et de justesse et une très jolie palette de gris et de rouge. Alors si vous voulez savoir ce qu’on raconte, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

« Tu sais ce qu’on raconte… » , de Gilles Rochier (scénario) et Daniel Casanave (dessins), éditions Warum, 88 p., 15 €.

Jeu d’ombres

Direction la cité des Minguettes , où une échauffourée est en train d’opposer les jeunes du quartier et les flics, à la suite de la disparition d’un jeune dealer. Heureusement, le conflit est désamorcé par Cengiz, un brillant étudiant en droit d’origine turque. Les figures politiques locales commencent à s’intéresser à lui et il devient un médiateur entre les habitants de la cité et les dirigeants de la ville. Mais il y a une ombre au tableau, et cette ombre s’appelle Sayar. C’est le grand frère de Cengiz, un caïd violent de la cité, condamné à la prison en Turquie. Le hic, c’est qu’il s’évade et demande de l’aide à Cengiz…

Si vous aimez l’action, vous ne vous ennuierez pas avec cette série en deux tomes. Là encore, la banlieue est au cœur du récit et on la découvre avec un regard loin des clichés. Certes, il y a des problèmes de drogue, de relations avec la police… mais il y a aussi de l’entraide entre gens de toutes origines et religions, des jeunes qui s’engagent et qui veulent faire bouger les choses.

« Jeu d’ombres » , de Loulou Dedola (scénario) et Merwan (dessin), éditions Glénat, tome 1 GAZI ! , tome 2 Ni Ange ni Maudit , 64 p., 14,95 € chacun.

Genius

C’est l’histoire d’un ghetto de Los Angeles dans lequel vit Destiny, une jeune fille noire de 17 ans. Depuis qu’elle a vu sa mère se faire tuer par des policiers alors qu’elle n’avait que 7 ans, elle n’a qu’un objectif : contrôler les gangs de toutes les communautés de son quartier, et déclarer la guerre à la police.

Ce comics met – c’est encore suffisamment rare pour le signaler – * une jeune fille aux commandes.* Elle a certes une plastique irréprochable, mais aussi un cerveau qui lui permet d’établir une stratégie implacable. Autre point intéressant : découvrir pourquoi elle a décidé de se révolter contre le système.

« Genius » , de Bernardin & Freeman (scénario) et Richardson (dessin), éditions Delcourt comics, 160 p., 15,95 €.