BD : 3 personnages historiques à glisser dans vos copies

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Publié le 12/03/2014 par TRD_import_SoniaDéchamps ,
Leurs noms ne vous disent peut- etre rien, et pourtant, voici trois personnalites qui ont marque l'histoire a leur façon. Des references a discretement glisser dans une copie, pour un carton assure.

« Ni Dieu Ni Maître », de Maximilien Le Roy et Loïc Locatelli-Kournwky

« Ni Dieu Ni Maître », de Maximilien Le Roy et Loïc Locatelli-Kournwky

« Ni Dieu Ni Maître », vous connaissez sans doute cette formule, mais savez-vous qui en est à l’origine ? Maximilien Le roy l’explique en introduction : Louis-Auguste Blanqui (1805-1881). L’auteur l’a croisé « ça et là, au fil des livres : Karl Marx le désigna comme l’un des « véritables chefs du parti prolétarien » ; (…) Rosa Luxembourg loua celui qu’elle surnommait « le lion », ainsi que « ses héroïques camarades [qui] ont fait des efforts surhumains pour amener la masse à la lutte de classe » ; (…) Michel Onfray l’a décrit comme un « révolté permanent et [un] théoricien de l’insoumission généralisée » et a célébré, dans un texte émouvant, sa « volonté libertaire intégrale ».

Le scénariste propose ici de nous faire découvrir cet homme qui « a fasciné, dérangé, terrifié ». Sa vie ? Trente-trois ans et sept mois et demi de prison, six années d’exil ou de surveillance policière, deux ans et huit mois de résidence forcé – soit plus de 43 années sur les 75 que vécut celui que l’on a surnommé « l’enfermé ». Délicat défi que celui de retracer la vie de ce militant, socialiste radical.

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Dans cet album, Louis-Auguste Blanqui, alors emprisonné, raconte à un journaliste son engagement politique ; une vie marquée par l’insubordination. « J’avais 17 ans lorsque j’ai appris à haïr cette société », confie-t-il d’emblée. Au début sur ses gardes, l’homme prend finalement goût à ces confidences. Il se raconte et par là même revient sur le combat qu’il n’a jamais cessé de mener : criant sa révolte contre le système en place et les injustices, prônant une révolution en vue de « l’anéantissement de l’ordre actuel, fondé sur l’inégalité et l’exploitation, la ruine des oppresseurs, la délivrance du peuple du joug des riches ». Une biographie dense, et passionnante.

« Robert Moses », de Pierre Christin et Olivier Balez

« Robert Moses », de Pierre Christin et Olivier Balez

Robert Moses, ce nom ne vous dit sans doute rien, et pourtant, à New-York, impossible de marcher, de rouler, de nager, de pratiquer un sport, de s’asseoir ou même de dormir sans utiliser la création d’un certain Robert Moses. A travers cette bande dessinée, Pierre Christin et Olivier Balez proposent au lecteur de découvrir les créations de ce grand urbaniste, réel « maître caché de New-York », de 1930 à 1970 : aires de jeu, ponts, plages, immeubles, autoroutes… Le scénariste retrace parfaitement – pédagogique, mais jamais trop didactique – le parcours de cet ami de Walt Disney, visionnaire parfois controversé. Olivier Balez sublime les architectures offertes – car oui, le dessin est ici un vrai cadeau – aux yeux des lecteurs. Totalement captivant.

« Violette Nozière », d’Eddy Simon et Camille Benyamina

« Violette Nozière », d’Eddy Simon et Camille Benyamina

« Mythologique jusqu’au bout des ongles », peut-être avez-vous déjà entendu le nom de celle que qualifiait ainsi André Breton : Violette Nozière, « le monstre en jupon ». Pourquoi ce surnom ? La jeune femme a empoissonné ses parents ; sa mère en a réchappé, son père est décédé. Le procès de Violette Nozière débute en octobre 1934, alors qu’elle n’a que 19 ans. Pour sa défense, elle accuse son père d’inceste, déclarant devant la cour que ce dernier l’aurait obligée « aux pires complaisances depuis qu’elle a douze ans ».

Condamnée à avoir la tête tranchée, Violette se révèlera « une prisonnière irréprochable appréciée de tous, qui a trouvé la sérénité dans la foi ». Une prisonnière avant tout enfant ; elle n’attend qu’une chose : le pardon de sa mère. Un premier album extrêmement prometteur. Les quelques maladresses s’effacent derrière le talent respectif du scénariste et de la dessinatrice. A lire, et à suivre.