Barbe : comment la porter en entretien d’embauche ?

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Publié le 14/03/2013 par TRD_import_DaisyLeCorre , Mis à jour le 30/03/2022 par TRD_import_DaisyLeCorre
Passer un entretien pour un job ou pour un stage, c 'est un peu comme un premier rendez-vous amoureux : il faut se presenter sous son meilleur jour. Soigner son look, sa coupe de cheveux et… sa barbe ! Pas forcement evident d'avoir le look de l'emploi avec une barbe de trois jours. Mais pas impossible non plus.
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« Porter une barbe n’est pas donné à tout le monde »

Arnaud, 26 ans, titulaire d’un Master 2 Information Communication de l’université de Rennes 2, a passé plusieurs entretiens d’embauche sans qu’on ne lui fasse jamais de reproches sur sa barbe. Mais il s’est déjà vu fermer des portes uniquement à cause de sa photo sur son CV. « J’avais postulé dans une régie web pour un job de commercial. Un ami qui travaillait déjà dans l’entreprise m’a fait savoir que mon CV n’avait pas été retenu à cause de ma barbe… Quand on est en rapport direct avec la clientèle, je peux comprendre que ça ne fasse pas forcément bonne impression « , raconte le jeune homme.

Pour son dernier entretien d’embauche pour un poste de chargé de promotion, il a d’ailleurs bien précisé aux recruteurs qu’il ne voyait pas de problème à l’idée de se raser complètement la barbe. « Ça ne me gêne pas, ça repousse ! », rétorque le breton à qui l’on fait souvent remarquer qu’il a des poils sur le menton.

Pour Isabelle de Frémont-Caminade, responsable emploi/carrière à NOVANCIA depuis 10 ans, porter une barbe n’est pas donné à tout le monde.  » Cela peut rapidement faire négligé. Avoir une barbe propre, égalisée, des poils qui ne partent pas dans tous les sens, un menton net : cela demande de l’entretien », raconte celle qui a fait passer des entretiens à plus d’un barbu.

« Un jour, un jeune diplômé qui postulait pour un job de vendeur immobilier, m’a raconté qu’il avait laissé pousser sa barbe parce que ça le rassurait. Il trouvait que sans elle, il faisait trop jeune, pas assez mûr pour le job convoité. Pourtant ce n’est pas la barbe qui fait le candidat ! « , assure la responsable emploi/carrière. Selon elle, un recruteur va surtout être attentif à la façon dont la personne s’habille, se comporte, s’exprime.

Savoir s’adapter en fonction du poste convoité

Tout dépend aussi du milieu dans lequel on postule.  » Là où il y a un contact direct avec la clientèle, les recruteurs sont plus exigeants pour ce genre de détails physiques. Alors que dans le milieu de la création, de la culture et de l’événementiel, par exemples, les barbus sont assez bien reçus et c’est entré dans les mœurs », constate Isabelle de Frémont-Caminade.

Justement, le milieu de l’événementiel et de la culture, Ludwig, 24 ans, le connait bien. Farouche défenseur de la barbe, cet ingénieur de son fraîchement diplômé, combine habilement le combo barbe/moustache/rouflaquettes depuis ses 17 ans. Et comme il n’est jamais à l’abri d’une remarque sur sa pilosité faciale, il a mis au point un certain nombre de stratégies, à commencer par la photo sur son CV.

« Sur un CV, je conseille aux barbus de mettre une photo soft avec un minimum de barbe tout en évitant la barbe pleine. En fait, tout va se jouer pendant l’entretien, un peu au feeling en fonction de la position de l’employeur sur la barbe. C’est là qu’il faudra prouver qu’on n’est pas seulement un mec barbu « , confie le jeune homme qui ne se rasera pour rien au monde. Pourquoi ? « Tout simplement parce que rien ne justifie que je fasse un tel geste, si ce n’est un caprice de recruteurs. Ma barbe est un handicap comme les autres, je n’ai pas à me plier à des exigences arbitraires », rétorque Ludwig qui a appris à être en adéquation pilaire avec les postes convoités.

« Je suis resté plusieurs années au sein d’une même boîte où je suis passé du statut de gestionnaire de stock à celui de chargé de communication. Plus je gravissais les échelons, plus ma barbe poussait. Et bizarrement, ce n’est pas auprès des clients que ça posait problème mais en interne : mes collègues pensaient que j’étais en dépression… Alors que pas du tout ! ». Maintenant Ludwig est surveillant dans un lycée et sa barbe ne pose pas de problème, au contraire ! « Elle me vieillit et me permet de me démarquer des élèves. » raconte-il.

Ce qu’il faut absolument éviter

 » La barbe à deux épaisseurs… C’est horrible et ça fait vraiment barbe sale ! », rétorque Ludwig, qui estime l’entretien d’une barbe pleine à 20 minutes tous les deux jours. Hipster, hippie, dandy, le jeune homme ne compte plus les étiquettes qu’on lui colle. « Souvent, quand je postule pour des jobs d’hôtes et que j’arrive en entretien collectif, on me regarde un peu comme on regarderait une hôtesse avec un chignon défait… Et dans le meilleur des cas, certains me prennent pour le responsable alors que non, j’ai juste de la barbe. »

D’une manière générale et pour simplifier les choses, Isabelle de Frémont-Caminade conseille quand même aux jeunes hommes de se raser totalement la barbe.  » Il vaut mieux faire gage de sobriété plutôt que de mal assumer une barbe difficile à maîtriser. Ce serait dommage de passer à côté d’une opportunité à cause de quelques centimètres de poils… »

Les conseils d’Amanda, barbière auxMauvais Garçons à Paris :

« Aujourd’hui, la barbe est entrée dans les mœurs et il n’est pas difficile de ‘faire propre’ avec une barbe de deux/trois jours. La première chose toute simple, c’est peut-être d’ investir dans une ‘tondeuse de finition’ « . Pratique et efficace, elle permet d’entretenir facilement sa barbe à raison de 15 ou 20 minutes par semaine.

Concrètement, il faut commencer par dégager les poils au niveau des joues et du cou , à la lame ou à la tondeuse. Cela va adoucir le visage en le rendant nettement plus clair et plus lumineux. Au niveau du bouc, on n’hésite pas à couper plus court qu’au niveau des joues, histoire que ça ne fasse pas trop négligé au bout de huit jours. Dernier point : dégager le contour des lèvres de tous les poils disgracieux qui s’y accrochent. Pour cette partie du visage, la tondeuse de finition est encore une fois l’outil idéal. »

Et si vous voulez en savoir encore plus sur l’art et la manière de prendre soin de votre barbe et de votre moustache, sachez que Sarah Daniel Hamzi, qu’on surnomme la « Barbière de Paris », vient de sortir un livre pile poil sur la question aux éditions Larousse.