Aux États-Unis, pour mes études je m’endetterais

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Publié le 26/10/2012 par TRD_import_MarieDemarque ,

« Je suis président des États-Unis et j’ai fini de rembourser mon prêt étudiant il y a 8 ans à peine. Michelle et moi ne sommes pas issus de familles riches, lorsqu’on a enfin été diplômés on était criblés de dettes. On s’est mariés et on est devenus pauvres tous les deux (…) Nous avons dépensé plus d’argent pour notre prêt étudiant que pour l’emprunt de notre appartement les 8 premières années de notre mariage. »

Cet extrait du discours de Barack Obama, prononcé en avril 2012, n’est qu’un exemple parmi tant d’autres. Il est très difficile d’établir le coût moyen d’une année universitaire aux États-Unis, d’autant plus que ce chiffre peut varier énormément. Les community colleges, qui sont des établissements publics, sont les moins chers. Il faut toutefois compter en moyenne 3.000 $ (environ 2.300 €) par an. À Harvard, la prestigieuse université d’où sont issus Mitt Romney et Barack Obama, chaque année scolaire coûte entre 40.000 et 50.000 $ (de 31 à 38.000 €).

Si un étudiant sur deux touche une aide et 10 % d’entre eux reçoivent une bourse qui couvre la totalité de leur cursus, le coût des études supérieures aux États-Unis reste astronomique. En 2010, le montant des emprunts universitaires a dépassé la barre symbolique des 100 milliards de dollars (75 milliards d’euros).

L’endettement étudiant : de plus en plus problématique

Certains spécialistes commencent à s’interroger sur les limites de ce système et prédisent même l’explosion prochaine d’une nouvelle bulle spéculative : celle des prêts étudiants. La logique serait la même que pour la crise des subprimes. Dans un rapport datant de mars 2012, plusieurs chercheurs de l’IRIS (Institut de recherches et d’informations socio-économiques) se demandent si l’endettement étudiant est (encore) un « investissement rentable ». Ils craignent notamment que la mécanique de course à l’endettement pour obtenir les diplômes les plus prestigieux et ensuite espérer obtenir les emplois les mieux payés s’enraye, entraînant l’effondrement du système comme un château de cartes.

En attendant, les étudiants continuent de contracter des emprunts faramineux auprès des banques qui ne sont pas très regardantes dans l’accord de prêt, au risque ensuite pour leurs clients de ne pas être en mesure de rembourser cette dette. Le sujet s’est d’ailleurs immiscé dans la campagne présidentielle. Les stratégies des deux candidats sont différentes : Romney promet de relancer la création d’emplois pour les jeunes diplômés tandis qu’Obama souhaite prendre le problème plus à la source en faisant davantage contribuer les plus riches et en utilisant l’argent d’autres postes budgétaires (comme l’armée) pour investir dans l’éducation.