Amphis gelés, BU bondées, WC délabrés… : les « no-go zones » étudiantes

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Publié le 30/01/2015 par TRD_import_ValentinChatelier ,
Des "no-go zones" dans les etablissements superieurs français, vous n'y croyez pas ? C'est que vous n'avez jamais essaye d'aller au resto U a midi, a la bibliotheque en pleine periode d'examen, ou dans les toilettes de certaines facs ou ecoles… Recit d'etudiants aventuriers qui s'y sont risques.

@ Googlemap.

Si vous suivez un peu l’actualité, vous avez forcément entendu parler de ces « no-go zones », mi-janvier 2015. La chaîne conservatrice américaine Fox News évoquait l’existence d’espaces interdits aux non-musulmans dans la capitale, où les jeunes porteraient des tee-shirts à l’effigie de Ben Laden et où la Charia, la loi islamique, aurait remplacé nos lois.

Des « arguments » très vite repérés et démontés par Le Petit Journal de Yann Barthès, qui a mené une véritable campagne pour obtenir les excuses de Fox News, incitant même ses téléspectateurs à saturer la boîte mail de la directrice de la communication de la chaîne. Des milliers de personnes ayant suivi son appel, la chaîne conservatrice a fini par s’excuser, offrant au Petit Journal un buzz mondial, l’émission frenchy ayant a même les honneurs d’un article dans le « New York Times ».

Pour surfer sur le mode satirique, on est allé demander à des étudiants où se trouvaient leurs « no-go zones » à eux. Et ils n’ont pas réfléchi longtemps pour en trouver…

Le resto U : « aussi accessible à midi que la Tour Eiffel le week-end »

Brice, 26 ans, étudiant en science politique à Toulouse 1 : « Il m’arrivait souvent d’aller au resto U pour manger le midi, mais paradoxalement, ce n’était pas à midi étant donné la cohue. Jusqu’à 14h30, ça ne désemplissait jamais et on attendait parfois debout pour avoir une table. Le plus judicieux était en fait d’y aller à 11h30. »

Les toilettes : « odeur infecte et nauséabonde »

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Toilettes à Paris 1 // © Sarah D. **

Sarah, 20 ans, étudiante en histoire à Paris 1 : « Dans la plupart des toilettes de ma fac, l’odeur est infecte et nauséabonde. Même si on a 22 étages, c’est à peu près pareil partout. Pas de savon, peu de papier toilette, des sèche-mains qui ne sèchent rien… c’est vraiment pénible, exaspérant. La faute surtout à des étudiants peu matures. Sérieusement, à 20 ans, on devrait savoir se tenir et éviter aux autres de devoir parcourir tous les étages pour chercher des toilettes à peu près propres ! »

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La BU : « forteresse imprenable en période d’examen »

Marine, 20 ans, étudiante en droit à Paris-Assas : « La bibliothèque de ma fac est vraiment une ‘no-go zone’ à certains périodes. Non pas qu’elle soit délabrée, au contraire ! Mais elle n’est pas assez grande pour tous les étudiants. Le sol, non chauffé, est une alternative aux vastes espaces de travail. Les moins courageux, ceux qui arrivent le plus tard, sont même relégués en dehors de ce lieu inabordable dans les plages horaires sensibles. »

Les amphis : « glacés, taggués, complets »

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*Amphi de la fac de sciences de Nantes // © Alice. *

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Alice, 20 ans, étudiante en sciences de la vie à Nantes : « Même s’ils vont être bientôt restaurés, certains de nos amphis sont vraiment en mauvais état. La climatisation hasardeuse rend glacial l’amphi en début et fin de journée. Sans parler des nombreux tags qui ornent les tables ! Et pour les plus récents, on observe un cruel manque de place. Ce n’est pas très agréable de suivre son cours assis, essayant de prendre des notes l’ordi sur les genoux. »

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Les salles de TD : « avis de grand froid »

Perrine, 20 ans, étudiante à l’IEP de Toulouse : « À l’Institut d’études politiques de Toulouse, on ne peut même plus utiliser les amphis et surtout pas les trois en même temps : les fondations ne le supporteraient pas. On occupe donc les amphis de l’école d’à côté, qui nous les prête bien gentiment. Si les TD se déroulent au sein même de l’IEP, on garde nos manteaux en cours : le chauffage ne fonctionne qu’à moitié et les fenêtres ne sont pas isolées. »

Les couloirs et escaliers délabrés : “du grand art”

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_Escaliers à Paris 1 // © Valentin Chatelier. *

Jean, 19 ans, étudiant à Paris 1 : « J’imagine, comme dans beaucoup d’autres facs, certains endroits sont surprenants. Les escaliers des 22 étages de la tour de Tolbiac sont un lieu à part. Sur les murs, on ne sait jamais quel type de tag on va croiser : un dessin ? Une citation ? Une insulte ? En fait, c’est tout à la fois. Mais on ne peut pas s’empêcher d’y jeter un œil même lorsqu’on est en retard, à cause des ascenseurs qui marchent une fois sur deux. »

Les intranets des facs et des écoles : « des no-go zones pour les inscriptions pédagogiques »

Hippolyte Prost, 18 ans, étudiant à Sciences po Paris : « Le jour des inscriptions pédagogiques à Sciences po est vraiment stressant. Après avoir actualisé la page des dizaines de fois, entrecoupées de prières pour que la wi-fi fonctionne, les inscriptions ouvrent et les obstacles sont nombreux. Déconnexion, lenteur du serveur, plus de places disponibles à un cours 20 secondes après l’ouverture, conflit horaire ou enregistrement d’un choix de cours non effectué, etc. sont les étapes à franchir avant d’avoir enfin son emploi du temps. Ensuite, les nombreux déçus contactent l’administration et saturent les groupes Facebook des promos de propositions d’échanges. »