Ah ! l’amour, la première rencontre, le premier baiser… ça inspire aussi la BD !

« Amorostasia », de Cyril Bonin

« Amorostasia », de Cyril Bonin (Futuropolis).

Que se passe-t-il lorsque l’on tombe amoureux ? Cyril Bonin s’interroge… et répond à sa façon. Connaissez-vous l’amorostasie ? Un mal inconnu qui voit se pétrifier ceux qui aiment. Dans cet album, il touche Paris. Alors que la société s’organise pour répondre à cette épidémie bien mystérieuse – interdiction de la mixité dans certains lieux publics, recommandation aux couples de faire chambre à part… –, Olga, journaliste, enquête. D’où vient ce phénomène ? Et pourquoi elle et son petit ami ne se figent-ils pas ? Une exploration du sentiment amoureux – et par la même du doute en amour – originale et bien menée ; avec un noir et blanc envoûtant.

« Une nuit à Rome », de Jim

« Une nuit à Rome » est l’histoire d’une promesse. Celle que se sont faite deux amants, alors qu’ils avaient tout juste 20 ans, de se retrouver 20 ans plus tard ; pour une nuit dans la ville italienne, romantique par excellence. Au début de ce deuxième tome, Raphaël arrive en Italie, décidé à rejoindre son amour de jeunesse, Marie. En France, sa compagne, Sophia, ne sait rien de cette – folle ? – escapade.

« Une nuit à Rome », de Jim (Bamboo).

Ici, pas de jugement ou autres analyses psychologiques. Tout n’est pas dit. Tant mieux. Beaucoup de sensualité se dégage de cet album ; une certaine nostalgie aussi. L’intrigue n’est certes pas bien épaisse, mais « Une nuit à Rome », notamment par l’atmosphère qui s’en dégage, réussit à toucher le lecteur. Un lecteur renvoyé par la lecture à sa propre expérience ; questionnements et autres contradictions. Un album qui donne envie de voyager… et d’aimer.

« Un petit goût de noisette », de Vanyda

« Un goût de noisette », de Vanyda (Dargaud).

Un album, différentes histoires… qui s’entrecroisent. « Un goût de noisette » est une BD légère ; de cette légèreté agréablement tendre que vient conforter le trait doux de Vanyda. Par un astucieux jeu de couleur, l’auteure apporte un supplément de poésie aux différents instants de vie qu’elle met en scène, un supplément d’originalité aussi. Benoît, Corentin, Manon… La vie est au cœur de cet album. De savoureuses – et touchantes – variations autour de la rencontre amoureuse.

« Tout sauf l’amour », de Frédéric Bihel et Pierre Makyo Toldac

« Tout sauf l’amour », c’est l’histoire d’une rencontre. Au départ, il y a José. Le jeune entrepreneur dirige « 21e ciel », une agence matrimoniale qui, bien que ne garantissant que trois années d’amour, présente des résultats – au vu du nombre de mariages conclus – assez probants. L’outil magique ? Un ordinateur qui parvient à déterminer si une histoire peut ou non fonctionner ; différents profils de célibataires, des vidéos, des capteurs sensoriels, des analyses sanguines, un calcul, et, au final, un indice de probabilité. Facile, révolutionnaire.

« Tout sauf l’amour », de Frédéric Bihel et Pierre Makyo Toldac (Futuropolis).

Moins facile, le challenge imposé à José par un père inquiet pour sa fille : trouver un amoureux, et a fortiori un mari, à une jeune femme qui n’en cherche absolument pas. Le défi est de taille puisque Nina est « anhédonique » ; elle n’a plus goût à rien. Professionnel, José lui présente différents hommes ; des maris en puissance… selon les statistiques.

Dès le début, le lecteur se doute bien qu’entre ces deux-là, quelque chose naîtra ; et cela alors même qu’il n’y a que très exactement 2 % de chance pour qu’une histoire entre eux fonctionne. Mais qu’importe. Quand le premier baiser arrive, le lecteur ne peut s’empêcher d’esquisser un sourire.

Le dessin doux et expressif de Frédéric Bihel participe au plaisir de lecture ; les gros plans sur les visages sont assez magiques. À quoi tient l’amour ? Jusqu’où peuvent aller les nouvelles technologies ? Au lecteur de laisser aller son imagination…