À la découverte de grands hommes… en BD !

No thumbnail
Publié le 16/10/2013 par TRD_import_LilyJoseph , Mis à jour le 30/03/2022 par TRD_import_LilyJoseph
*Les personnages de bande dessin ee les plus interessants ne sont pas toujours des personnages de fiction ! Et si la bande dessinee vous permettait de reviser vos classiques ? Rencontres avec Victor Hugo, Robert-Louis Stevenson et Joseph Carey Merrick, plus connu sous le nom d'Elephant Man. *
À la découverte de grands hommes… en BD !
Précedent
Suivant

« Victor Hugo, aux frontières de l’exil » d’Esther Gil et Laurent Paturaud (Daniel Maghen)

« Victor Hugo, aux frontières de l’exil » n’est en rien une biographie classique de l’auteur de – citons quelques titres pour la forme – « Le dernier jour d’un condamné », « Notre-Dame de Paris », « Les Misérables »… C’est par un biais particulièrement bien trouvé qu’Esther Gill nous entraîne dans son sillage : une enquête. Victor Hugo est déjà en exil politique sur l’île de Jersey quand débute l’album. Au cours d’une séance de spiritisme – l’écrivain en était un adepte -, sa fille Léopoldine, morte noyée, apparaît et demande à ce que la vérité quant à sa mort soit révélée. Victor Hugo, dès lors certain que la mort de sa fille bien-aimée n’est pas accidentelle, décide de mener son enquête. Pour les besoins de celle-ci, le voilà de retour sur le continent où ses pas croisent ceux d’un certain Gavroche ou encore ceux de Vidocq ; autant de clins d’œil de l’auteur qui a trouvé dans cette enquête un judicieux prétexte pour mettre en scène le Second Empire. Si le lecteur se prend au jeu des recherches de l’écrivain, il découvre également – et peut-être surtout – la personnalité de Victor Hugo, ses fréquentations, ses engagements, mais aussi la société d’alors, les actions de Louis-Napoléon, les enjeux politiques. Malgré le réalisme quelque peu austère du dessin (affaire de goût !), cette reconstitution historique tient en haleine de bout en bout. Entre réalité et fiction, « Victor Hugo, aux frontières de l’exil » séduit… et instruit. Duo gagnant !

(Cliquer sur les images pour les agrandir)

_

_

Plus classique dans l’approche et la construction, « Stevenson, le pirate intérieur » n’en demeure pas moins un album d’une grande richesse. De ses premiers rêves de pirates à ses derniers jours aux Samoa, la bande dessinée retrace – chronologiquement – l’existence de Robert Louis Stevenson, marquée par sa maladie des poumons. Mais si la vie de l’écrivain écossais est mise en scène, c’est bien à son œuvre que s’intéresse plus particulièrement Rodolphe ; au processus de création. « L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde », « Le maître de Ballantrae », « L’île au trésor »… l’auteur offre ici à voir les rencontres ou autres rêves ayant mené à leur écriture. Un récit dense auquel les peintures de René Follet apportent encore un supplément d’intensité.

<< « Stevenson, le pirate intérieur » de Rodolphe et René Follet (Dupuis)

« Elephant man offre une vision évidente, grossie à la loupe, des petits ou grands traumatismes que nous expérimentons à l’adolescence », explique Denis Van P. L’auteur, fasciné par ce personnage depuis le visionnage, à 12 ans, du film que David Lynch lui a consacré, propose avec « Joseph Carey Merrick » une biographie par bien des aspects passionnante. Découvrir la vie de celui que l’on connaît tous sous le nom d’Elephant Man fascine et bouscule. Car au-delà de l’incroyable histoire de cet homme, l’album pose la question du rejet et de ses effets sur ceux qui en sont l’objet ; la question de notre rapport à ce qui est différent également. Une biographie déroutante, marquante.

« Joseph Carey Merrick » de Denis Van P. (Sandawe) >>