6 mangas pour les piqués de médecine

Mission catastrophe : Dr. DMAT

L’accident nucléaire de Fukushima a traumatisé les japonais. De nombreux auteurs se sont mobilisés pour sensibiliser la population au travail de ces héros anonymes intervenant en cas de catastrophe naturelle. Ce titre nous entraîne dans le quotidien de la DMAT (disaster medical assistance team). Hibiki Yakuma, un jeune médecin généraliste de talent, est poussé par ses supérieurs hiérarchiques à rejoindre cette unité d’élite. Les premières missions (un accident de voiture dans un tunnel et un incendie dans un immeuble) sont avant tout l’occasion de se familiariser avec le fonctionnement de la DMAT.

Au fil des pages, le lecteur apprend beaucoup, notamment sur la façon de prioriser les urgences et de réaliser un pronostic vital. Il partage le stress des médecins de l’extrême dont chaque erreur de jugement peut avoir des conséquences désastreuses. Passionnant, réaliste et très bien documenté, Dr. DMAT rend un brillant hommage à ces professionnels prêts à prendre de nombreux risques pour sauver des vies.

« Dr. DMAT », tome 1, par Hisoshi Takano et Akio Kikuchi, Kazé, 7,99 €, 5 tomes sortis en France, série terminée en 7 tomes au Japon.

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Médecin de l’ombre : La Main droite de Lucifer

Enfant, Yû Katsumi s’est promis de devenir médecin après qu’un docteur ait sauvé sa mère. Devenu adulte, il s’engage dans une ONG en Afrique dans le but de venir en aide aux populations locales. Trois ans plus tard, on le retrouve, marginal et ivre au Japon en pleine bagarre avec des gérants de bar peu recommandables. Durant son séjour à l’étranger, il aura connu la captivité, la guerre et l’horreur. La mort, aussi, celle donnée de ses propres mains et qui lui a fait renoncer au titre de médecin.

Pourtant, une succession d’évènements va le faire changer d’avis. Blessé, il se retrouve hospitalisé dans à la clinique du docteur Minatono, un vieil homme soignant gratuitement les sans domiciles fixes et les nécessiteux. Devant les urgences qui s’accumulent sous ses yeux, Yû va accepter de reprendre du service. Très rapidement, il va comprendre que cette générosité serait impossible sans l’apport financier de certains clients bien particuliers : la pègre locale.

Posant frontalement le problème de l’accès aux soins pour tous , ce manga au rythme soutenu pose les bases d’une réflexion sur l’éthique de la médecine quand elle est exercée en dehors du cadre légal.

« La Main droite de Lucifer », tome 1, par Naoki Serizawa, 7,65 €, 6 tomes sortis en France, série terminée.

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Chirurgie : La Main d’Horus

Sauver des vies, tel est le quotidien de Jûzaburô Kujô. Chirurgien de talent, il possède la « main d’Horus ». Il s’agit d’une dextérité extrême nommée ainsi en référence au dieu faucon égyptien connu pour ses talents de guérison. Kujô adore passer son temps libre avec des femmes plantureuses, au grand désarroi de ses collègues. Et pourtant, dès qu’un patient se présente au service des urgences, plus rien d’autre ne compte que le sauver.

Il lui arrive alors de s’affranchir de certaines règles et se fâche avec sa direction. Sauver un braqueur de banque au risque de se faire arrêter, travailler pendant plus de quarante heures sans dormir, gérer le manque de lits disponibles, réaliser une opération à haut risque pour sauver une femme et son bébé à naître, se retrouver face à une pénurie de sang à transfuser… tel est le quotidien de notre docteur au grand cœur. Un manga qui vous fera vivre le stress des urgences et qui aborde de nombreux sujets éthiques.

« La Main d’Horus », tome 1, par Tatsuya Seki, Komikku, 7,90 €, 2 tomes sortis en France, série en cours au Japon.

Neurochirurgie : Monster

1986, Kenzo Tenma est un neurochirurgien allemand promis à un bel avenir. Mais une nuit, le médecin voit débarquer deux enfants Anna et Johann, dont les parents ont été assassinés. Mauvais choix de carrière, Tenma choisit de sauver le bambin plutôt que le maire de la ville, et voit son avenir ruiné.

Ses ennuis ne font que commencer, car les morts se multiplient dans l’entourage des deux enfants, et le petit garçon pourrait ne pas être aussi inoffensif qu’il en a l’air. Bravo à l’éditeur qui nous propose une édition de luxe de ce manga des années 90 (adapté depuis en dessin animé) dont l’intrigue terrifiante fonctionne à merveille.

« Monster », tome 1-2-3, édition de luxe, par Naoki Urasawa, Kana, 15,90 €. 9 volumes, série terminée.

Prodige sous cape : Blackjack

Qui est vraiment Blackjack ? Un médecin de légende, doté d’une chevelure à moitié blanche, une longue cicatrice qui lui mange le visage et une grande cape noire. Un médecin de l’ombre qui exige l’anonymat pour chacune de ses prouesses médicales. Quoique non diplômé, ce médecin mercenaire est appelé pour les cas désespérés et monnaie ses talents jusqu’à un milliard de yens.

Cette fois, c’est un businessman crapuleux qui fait appel à lui, pour sauver son voyou de fils. Généreux, il prête parfois ses talents pour rien ou presque, voire contre quelques coups à boire. Blackjack nous faire réfléchir sur le bien et le mal, et sur des questions éthiques comme le don d’organe. Des histoires qui vous prendront aux tripes. Vous l’avez reconnu, c’est le maître du manga, Osama Tezuka (« Le roi Léo », « Astro boy ») qui en est l’auteur. D’autres auteurs s’inspireront de cette série troublante créée en 1973, dans des séries ayant trait au domaine médical (Say hello to Black Jack notamment).

« Blackjack », édition Deluxe, par Osamu Tezuka, Kazé, 12,63 €. 12 volumes. Série terminée.

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Dérives au CHU : Team Medical Dragon

Ryutaro Asada est un médecin qui a œuvré dans la Team Medical dragon, une équipe de choc, qui a fait des miracles dans les campements d’urgence en Afrique. De retour au Japon, ce « docteur House » nippon est contacté par Akira Kato, une jeune femme chirurgienne. Pleine d’ambition, la jeune femme cherche un spécialiste capable de constituer une équipe hors pair, pour une opération complexe de chirurgie cardiaque.

Bien sûr, les poitrines plantureuses des jeunes femmes à l’agonie plairont aux garçons (et justifie l’avertissement pour public averti). Toutefois, au-delà de ces scènes scabreuses, il s’agit d’un manga intelligent, très critique envers le système médical hospitalier japonais : les sociétés pharmaceutiques qui offrent des tournois de golf aux médecins, les maladies nosocomiales, les opérations réussies où le patient décède… Des dérives qui parleront aussi aux français.

« Team Medical Dragon », par Taro Nogizaki et Akira Nagai, Glénat, 6,90 €, 25 volumes. Série terminée. Pour public averti.